AGRANDISSEMENTRETOURS À L'ACCUEIL : technique ----- galeries |
le choix des produits chimiques, leur préparation compléments sur les filtres multigrade et les durées d'exposition |
J'utilise du papier Multigrade IV RC (marque Ilford). Il permet d'obtenir une photo plus ou moins contrastée suivant la coloration de la lumière de l'agrandisseur. On la fait varier en mettant un filtre coloré dans l'agrandisseur (ou bien en modifiant le réglage si l’agrandisseur a une tête couleur, voir complément). Ces filtres sont numérotés du grade 0 (donnant une image douce, peu contrastée) au grade 5 (image très dure, très contrastée). Le plus souvent, on utilise les filtres 2 ou 3 ; cela dépend du sujet, du résultat recherché et aussi de la pellicule et de son développement.
Exemple sur une image : les deux photos ci-dessous ont été faites avec la même vue en négatif, mais avec des filtres différents.
tirage doux, peu contrasté, avec le filtre 1 |
tirage dur, contrasté, avec le filtre 3 |
Il existe plusieurs types de surface : mat, perlé, brillant. L'écart entre les blancs et les noirs est plus faible avec le mat et plus grand avec le brillant ou le perlé. Ces deux surfaces sont sensibles aux traces de doigts. Le brillant provoque parfois des reflets gênants selon l'éclairage de la photo. Le perlé est un très bon compromis.
Il existe plusieurs types de support. Le « RC » est très facile à utiliser (temps de traitement court, séchage facile) ; le support « FB » dit « baryté » (cartoline) est plus nettement contraignant à utiliser (lavage 1 heure ! , séchage très long, il faut ensuite mettre sous presse longtemps pour aplatir les photos).
Je conseille fortement les papiers « RC » . J'utilise les formats 10x15 (carte postale), 18x24 et surtout 24x30 et 30x40 (pour les photos d'exposition).
Conservez de préférence le papier au frais (à la cave si elle n'est pas trop humide).
Comme pour le traitement des pellicules, il y a 5 phases : développement dans le révélateur, rinçage, fixage, lavage, séchage. Le labo doit être éclairé par une lumière inactinique (n'impressionnant pas le papier) rouge ou brun-jaune ; on peut rallumer la lumière blanche après environ 10 secondes de fixage.
J'utilise le révélateur Multigrade (Ilford). Je conserve le liquide concentré dans des flacons bien bouchés .
Un petit truc : si votre flacon n'est pas plein, soufflez de l'air vicié dedans avec un petit tuyau : moins il y a d'oxygène, meilleure sera la conservation !
Le révélateur dilué (à 1 + 9 : 100 ml de concentré avec 900 ml d 'eau) se conserve très bien dans un flacon sans air et je développe environ 30 photos 18x24 en quelques semaines. Toutefois, je le régénère en remettant 15 ml de concentré après les 15 premières photos, et je développe 1 mn 20 ou 1 mn 30 lorsqu'il est usagé pour avoir des noirs assez denses. Si les noirs ne sortent pas assez foncés, il faut changer le révélateur. Sa durée de vie dépend aussi beaucoup du contact avec l'air : évitez de le garder inutilement dans les cuvettes à l'air libre.
J'utilise du fixateur Rapid Fixer (Ilford) dilué à 1 + 9 et je fixe au moins 2 mn (durée peu critique, pour une bonne conservation des photos, il vaut mieux trop que pas assez !). Il faut changer le fixateur en même temps que le révélateur (si l'un est épuisé, l'autre aussi). Le fixateur se conserve mieux que le révélateur.
Les négatifs sont posés directement sur le papier (au "contact" du papier), plaqués par une vitre. On peut mettre 4 ou 5 bandes de 6 vues sur une feuille 18x24 ce qui convient pour une pellicule 24 poses. Voilà le matériel que j'utilise, faut bricoler un peu :
On expose une quinzaine de seconde au diaphragme 8 ou 11, cela dépend de la puissance de l'agrandisseur, de la hauteur de la tête, il faut faire quelques essais. On peut les faire sans filtre multigrade, cela donne alors le même contraste qu'avec le filtre 2.
Je les fais toujours dans les mêmes conditions (tête de l'agrandisseur à la même hauteur, même diaphragme, même temps d'exposition) et cela me sert de référence pour comparer les négatifs et prévoir les durées d'exposition lors des agrandissements. Ils permettent de choisir la vue qu'on agrandira, d'étudier le cadrage, le contraste ... |
Pour l'agrandisseur ci-dessus, le filtre rouge inactinique escamotable est placé en-dessous de l'objectif : lorsqu'il est mis la lumière n'impressionne pas le papier photo ; on peut alors le mettre en place. Sur certains modèles, ce filtre peut se trouver à l’intérieur de la tête.
Le principe optique est le même que celui d'un projecteur de diapositives : une ampoule (spéciale, très lumineuse et dépolie), un condenseur (une ou deux grosses lentilles) et un objectif monté sur un soufflet pour régler la netteté. Le diaphragme de l'objectif permet de doser la lumière.
** Nettoyer le négatif avec un pinceau pour enlever les poussières (elles seraient agrandies !), sans le rayer (fragile !). On le met dans le porte négatif de l'agrandisseur avec la face émulsionnée (mate) vers le bas (vers l'objectif) c'est-à-dire face brillante au-dessus.
** Placer le filtre Multigrade : n°0 pour obtenir une photo douce, 2 pour un contraste normal, 5 pour avoir une photo très contrastée (pour un agrandisseur à tête couleur, voir la page compléments sur les filtres multigrade et les durées d'exposition )
** Placer la tête de l'agrandisseur à la bonne hauteur pour couvrir le format voulu, puis régler la netteté (plus facile avec le diaphragme ouvert).
** Mettre le filtre rouge qui rend la lumière inactinique (sans effet sur le papier) et placer le papier photo sur le plateau la face sensible à la lumière (la plus lisse et brillante) vers le haut. On peut caler la feuille éventuellement avec un margeur ou bien avec cadreur sans marge, voir la rubrique "Trucs et astuces" ;
** Eteindre l'agrandisseur, enlever le filtre rouge inactinique.
**Exposition du papier : il faut régler le diaphragme et la durée d'exposition.
La durée peut varier entre 5 secondes et 1 mn, cela dépend de la densité du négatif, de la dimension de l'image sur le plateau de l’agrandisseur et du résultat recherché. La photo sera plus foncée si la durée est plus longue ou le diaphragme est plus ouvert. Comme à la prise de vues, 10 secondes au diaphragme 5,6 donneront le même résultat que 20 secondes à 8 (diaphragme fermé d'un cran, mais durée doublée). De préférence, fermer un peu le diaphragme (au moins à 8) car lorsqu'il est pleinement ouvert, la précision de l'objectif n'est pas idéale, en particulier dans les coins.
N'hésitez pas à faire quelques essais sur des bandes de 2 à 3 cm de papier photo découpées dans une feuille et à noter dans un cahier les conditions du tirage pour emmagasiner de l'expérience. Si l'essai est trop clair, augmentez la durée d'exposition ou bien ouvrez le diaphragme.
Cela dépend beaucoup de la densité du négatif et du résultat recherché.
Voici des ordres de grandeur pour un agrandisseur de puissance moyenne :
pour une photo 18x24 au diaphragme 8 la durée d'exposition est entre 15 et 45 secondes avec un filtre de 0 (doux) à 3 (dur). Avec les filtres 4 et 5 (très dur) il faut doubler la durée (ou ouvrir le diaphragme d'un cran). Faire des essais !
pour un 10x15 au diaphragme 11, mettre entre 10 et 30 secondes. Si le négatif est très clair, il vaut mieux fermer le diaphragme à 16 avec 10 secondes (éviter les durées trop courtes car les comptes-poses ne sont alors pas très précis).
Si on double la surface de l'image sur le plateau de l’agrandisseur, la durée devra être environ doublée car la lumière de l'agrandisseur sera 2 fois moins dense (ou bien on ouvrira le diaphragme d'un cran pour retrouver à peu près la même densité de lumière). Ce n'est pas une règle mathématique absolue car l'objectif n'est pas tout à fait dans la même position, le flux lumineux qui le traverse n'est pas exactement le même.
Dans des bains à température ambiante (peu critique, mais pas en dessous de 18 degrés).
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développement : dans le révélateur, au moins 1 minute avec le révélateur Multigrade (Ilford), en agitant un peu pour avoir un développement uniforme. Poussez à 1 mn 30 sec si le révélateur est déjà usagé. Développer bien à fond, sinon les noirs restent grisâtres. Il n'y a pas de risque à prolonger la durée de développement. Si on n'arrive pas à avoir de beaux noirs même en augmentant la durée d'exposition, c'est que le révélateur est épuisé. Il faut le changer ou le régénérer (changez en même temps le fixateur). |
rinçage : dans de l'eau, environ 10 secondes.
fixage : au moins 2 mn dans le fixateur (dilué à 1+9), en agitant un peu. On peut prolonger sans risque. On peut rallumer la lumière blanche après une dizaine de secondes.
lavage : 5 à 10 minutes dans de l'eau souvent renouvelée, on peut prolonger, mais pas plus de 20 mn.
séchage : à l'air libre en laissant égoutter verticalement ou avec un sèche cheveux après égouttage.
Remarques : Le fixage et le lavage sont importants pour une bonne conservation.
Attention : il ne faut surtout pas mettre du fixateur dans le révélateur qui serait détruit. Ne pas toucher le papier photo non développé avec les doigts humides de fixateur car ce produit détruit la couche sensible non révélée : cela laisserait des traces blanches. Il faut se rincer les mains et éviter les projections de produit sur les habits.